Texte 12, Postambule
Bien qu'elles aient participé à de nombreux débats, les femmes se trouvent à nouveaux écartées du pouvoir après la Révolution. Ainsi, Olympe de Gouges rédige une parodie engagée de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en 1791, qu'elle intitule la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, et dans laquelle elle demande l'égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Le texte 12 ouvre le postambule à la suite des 17 articles et n'est plus dans la réécriture de la DDHC, puisque c'est un ajout d'ODG. Il n'existe pas dans la DDHC. Il offre des points communs avec le texte liminaire (précédent) le préambule: l'un s'adresse à l'homme ("Homme, es-tu capable d'être juste?"), l'autre à la femme. Dans cet extrait, ODG s'adresse aux femmes pour les inviter à se soustraire de la tyrannie des hommes et à faire reconnaitre leurs droits.
LECTURE
Comment ODG encouragent-elles les femmes à se battre pour leurs droits?
Nous allons procéder à une analyse linéaire suivant les mouvements du texte: I) Les femmes doivent prendre conscience, en ce siècle des Lumières, que les hommes les ont trompées, l.1-5, II) ODG invite les femmes à regarder sans aveuglement la réalité de leur condition l.5-13, et III) ODG invite les femmes à mobiliser leur intelligence et leur volonté l.13-19.
I) Les femmes doivent prendre conscience, en ce siècle des Lumières, que les hommes les ont trompées, lignes 1-5
- Lignes 1-2: Il y a une apostrophe qui appelle la femme, + deux impératifs à valeur d'ordre, à la deuxième personne du singulier. Cela évoquer une proximité et une solidarité. ODG veut créer une chose, une sursaut de la part des femmes et sonne l'alarme, au sens propre comme au figuré, avec la métaphore du tocsin. C'est à la fois une allégorie de la raison, mais aussi, la forme de la cloche signale l'importance, l'urgence, et la gravité du moment, pour faire prendre conscience qu'il fat amener le combat. ODG utilise un mouvement d'amplification en étendant l'alarme à tout l'univers: elle rend son message universel.
- Lignes 2-3: ODG considère la révolution comme le moment important pour agir: négation partielle "ne plus": rupture temporelle liée à la fin de l'Ancien Régime, qui est révolu (cf. passé composé, dominant les phrases suivantes: aspect accompli). L'énumération reprend les combats des Lumières, prônant l'usage de la raison pour chasser les injustices, l'obscurantisme, etc. La lumière de la vérité doit donc se propager pour l'émancipation des femmes.
- Lignes 3-4: ODG utilise une métaphore qui compare la vérité à un flambeau, diffusant la lumière. Elle fera disparaitre les nuages qui masquaient les lumières: c'est une antithèse entre la lumière du flambeau et l'obscurité des nuages. La sottise, l'absence de connaissances, l'usurpation et la monarchie qui prend le pouvoir à la place du peuple sont comparés aux hommes prenant les droits des femmes. Cette phrase, la précédente et la suivant montre la force déployée par la révolution des Lumières.
- Lignes 4-5: ODG insiste sur l'égoïsme et l'ingratitude de l'homme qui n'a pas partagé son émancipation avec la femme. Elle rappelle e combat de l'homme pour obtenir la liberté (comparaison avec un esclave), grâce à la révolte masculine (cf. champ lexical de la révolte se poursuivant dans le texte + pluriel : amplification). Les terles de la première phrases encadrent les femmes, non nommées, puis la répétition du verbe "devenue" souligne l'incohérence du comportement des hommes, avec les termes contraires : "injustes" et "libres". Elle choisit aussi le terme "compagne" qui a une forte dimension étymologique: partager le pain.
II) ODG invite les femmes à regarder sans aveuglement la réalité de leur condition, lignes 5-13
- ODG essaye d'abord de vaincre les réticences des femmes qui ne voudraient pas combattre pour leurs droits en faisant des apostrophes : "Ô, femmes!" Elle utilise des questions rhétoriques pour inciter les femmes à faire la révolution, elle leur fait admettre ce qu'elles ont déjà : "empire", "patrimoine". Elle insiste aussi sur la désillusion, et la déception des femmes grâce à des phrases non-verbales. Elle pousse à une vraie entrée dans l'action grâce aux termes "belle entreprise".
- ODG utilise ensuite des images et des analogies pour rendre son propos plus crédible. Elle commence par utiliser beaucoup de termes se rapportant à la nature: "branches", "saison". Tout cela ancre son discours dans une image plus concrète. Elle parle aussi de Jésus. Cela sert donc d'argument d'autorité et peut aussi servir à montrer sa culture.
III) ODG invite les femmes à mobiliser leur intelligence et leur volonté, lignes 13-19
Conclusion:
ODG utilise dans ce postambule un grand nombre d'outils rhétoriques pour militer: elle écrit en combattant pour l'égalité.
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